Mission 07: "Le Naos"

Le temps... Inéluctable fin vers laquelle toute chose va. Cette fin dont l'être doué de raison craint l'approche... sans cesse elle avance vers vous, comme la fatalité. Même les créations, faites de toute pièces... Les choses matérielles tant qu'artificielles. TOUT avait une fin... Mais pas ici. Ce nouvel univers échappait à la logique. Ici, il ne semblait plus y avoir de frontière entre vie et mort. Sinon il ne serait pas ici. Et pourtant, son corps se mouvait. Il était chaud, il pouvait sentir le vent sur son visage, autant que la chaleur de ce cratèque qui lui arrachait quelques indélicates gouttes de sueur. Ce n'était pas un endroit digne d'un homme comme lui... si des fois on pouvait le qualifier ainsi.

D'un geste de la main, il dégage ses cheveux de son front humide. Il avait passé bien assez de temps sur ce parchemin comme ça. Il en avait mal à la tête maintenant. Mais rien ne servait de continuer s'il n'avait pas toutes les clés en main. La jeune fille répondant au nom de Shelke aurait peut-être pu l'éclairer, du moins l'espérait-il, cependant, cette dernière ne se réveillait pas de son dernier plongeon. Son corps était pourtant tiède et elle respirait faiblement. Le regard bleu du génome s'attarda un instant sur elle. Ce n'est pas par pitié qu'il la relia au Maco, mais par intérêt. Elle aussi luttait contre sa fin, tout comme lui. Mais c'est d'avantage pour les informations qu'elle serait en mesure de lui apporter qu'il accepta de la maintenir en vie... pour le moment.

Il se lève enfin, sa main se hasardant du bout de ses ongles poitu sur le visage enfantin, un sourire satisfait se dessinant sur les lèvres du génome blanc. Il s'éloigne finalement en direction du pont. Ses pas résonnent sur le sol, il prend son temps. il n'est plus pressé de rien. Le temps ne lui est plus compter, pourquoi se hâter. Courrez, courrez donc pauvres fous, vers votre perte. Envolez vous loin de vos cages dorées mes oiseaux de vos ailes battez et remuez l'air qui vous porte. Mais pour aller où? Si la mort n'existe plus, la vie conserve-t-elle un sens? Il ricane... Il en jubilerait presque. Kuja se sent léger, comme si de lourdes chaines étaient tombées après l'avoir si longtemps entravé.

Il passe devant ce qui ressemble à un champs de bataille, mais il arrive après la guerre. Les traces de lutte et le cadavre des créatures tombées là ne trompent pas. Ses camarades étaient passés par là. Toujours il marche. Rien ne presse. Il se promène dans ce décors vide de sens à ses yeux. Ce n'est plus une réalité, c'est une utopie. Mais cela ressemble aussi à une grande opportunité! Lui qui rêvait de régner sur deux monde, voilà que plus d'une dizaine étaient à sa porté. Mais avant de se lancer dans de tels projets, il devait en mesurer la valeur. Le jeu en valait-il la chandelle? Serait-il satisfait de ce qui serait en jeu? Ce nouvel univers était-il digne de lui?

Plus tard tout ça. L'heure n'était plus aux questions ni aux dilemmes. Il arrivait finalement au bout de sa course et de son point de chute, il pouvait observer la scène se déroulant plus bas. Un grand monstre tout de lave constitué faisait face à un curieux petit troupeau. On avait un vieux sorcier décrépi, un toxico, une bête parlante à crête de punk, Une demoiselle à la particularité capillaire plus tordue que la sienne, un grand dadet qu'il n'avait pas encore eu le déplaisir de croiser, une poupée défectueuse, une alchimiste survoltée, une psychopathe armée de sa hache, un moine roux au teint cadavérique étouffé par son propre égo, un chevalier noir quelques peu perdu et un gringalet bien sûr de lui.

"Charmant petit groupe que nous avons là... Il serait dommage de voir tout ce petit monde périr en vain... après tout ils peuvent encore servir ces gentils petits pions." murmura-t-il pour lui même.

D'un geste de la main, il concerne son énergie magique, remontant le long de son bras pour venir se concentrer dans sa paume. Puisque ce démon semblait adepte du feu, il devait faire grand soif dans son antre. Qu'à cela ne tienne, Kuja avait justement ce qu'il faut pour remédier à ce problème. Le contact dans sa main est frais et humide et il abaisse le bras en direction du monstre, propulsant son sort sur ce dernier.

[Action: H2O sur le démon Flauros]

Ceci ayant fait diversion, il atterri élégamment au sein du dit groupe. N'est-ce pas qu'il pouvait lui même leur être utile? aussi savait-il que tant qu'il se montrerait d'un grand secours, on ne lui chercherait pas d'ennuis. Il jaugea d'un bref regard le petit mage noir et le moine roux de son regard glacé avant de sourire d'un air cynique.

*Situation Caucase... Ne trainez pas dans mes pattes et tout ira bien.*